C'est la rentrée, bon prétexte pour vous parler de mon travail ! si vous me connaissez un peu, vous savez que j'aime bricoler pour mon travail ou en rapport avec dès que j'en ai l'occasion. La dernière bricole en date, c'est le t-shirt assorti à l'album jeunesse, mais il y a aussi eu le "collier" en biais pour attacher mon badge, le livre Les orteils n'ont pas de nom que j'avais adapté en maquette en carton, les petites marionnettes au crochet ou encore, bien sûr, mon plus gros projet avec l'exposition sur le pop-up et les ateliers qui y ont été associés... Vous pouvez revoir toutes mes bricoles de bibliothécaire ICI (j'ai créé une nouvelle rubrique tout exprès, et me suis aperçue qu'il y avait de la matière !)
Bref, nouveau projet bibliothèque ! Réalisé à l'occasion de la dernière heure du conte de l'année, en juin dernier donc. On voit toujours ça comme le spectacle de fin d'année. Je forme un binôme avec une collègue depuis plusieurs années maintenant, la première fois, on a fait un "simple" spectacle de marionnettes (et on en était déjà hyper fières !), et d'une fois sur l'autre, on essaie d'apporter un petit plus, de s'améliorer... Cette fois, j'ai bien cru qu'elle allait s'évanouir quand je lui ai annoncé : "J'ai une idée pour cette année : on pourrait se lancer dans le théâtre d'ombres !". Et pourtant... c'est bien ce que nous avons fait !
Retour sur la création du projet (je ne vous présenterai qu'une petite partie des albums racontés, il y en a eu 9 en tout)... Passée la première surprise, on y a sérieusement réfléchi, et une fois qu'on a un peu cerné la façon dont on voulait présenter notre spectacle, on en est venu à la conclusion qu'il nous fallait une structure. Voilà le schéma que j'ai dessiné :
Et là, c'est super parce que j'ai l'avantage de travailler dans une commune avec un service menuiserie... Donc mes collègues menuisiers m'ont créé ma structure exactement telle que nous l'avions pensée ! Puis plusieurs autres collègues ont mis la main à la pâte : pour installer le tissu tout autour, pour coudre le drap blanc tendu derrière l'ouverture, pour commenter et/ou filmer nos répétitions, pour parer à des problèmes informatiques, pour nous faire une superbe affiche (dont vous avez un aperçu quelques lignes plus haut)... Même le théâtre d'à-côté nous a aidé en nous prêtant un projecteur ! Nous étions comme des professionnelles ! (A tous ces collègues qui passeront par ici : MERCI !)
Nous avons choisi plusieurs albums selon les critères suivants : pas trop de personnages (pour pouvoir les manipuler), un décor minimaliste (parce que nous ne pouvions pas, en plus, créer plein de décors !) et surtout, des histoires qui nous plaisaient pour qu'on s'éclate à les raconter et à les travailler (nous savions bien qu'il faudrait rabacher encore et encore...).
L'album idéal a été La croccinelle de Michael Escoffier et Matthieu Maudet (éd. Frimousse). Une ritournelle : "Elle court, elle court, la croccinelle...", un petit suspens (comment ça, une croccinelle qui a des dents ??) et beaucoup, beaucoup d'humour. Cette croccinelle est bien gourmande et croque tout sur son passage : une fraise, une pomme, et quand elle rencontre une poule... à vous de découvrir la suite ! Cette histoire était parfaite car il y avait au maximum trois personnages, et surtout, pas du tout de décor. Il y avait déjà beaucoup de travail pour créer les silhouettes des personnages à la bonne taille...
Une des plus grosses difficultés dans le théâtre d'ombres, c'est de trouver la bonne lumière. Et puis, un jour, nous avons eu LA solution : utiliser un vidéoprojecteur. Là, ça a été un déclic pour nous : non seulement, ça éclaire très bien, mais en plus... ça projette ! (Nooooooon ?!). Nous avions la possibilité d'utilser les décors des livres !
Petit extrait de Bonhomme carré d'Hervé Tullet (éditions Le Seuil). Un super album tout premier niveau qui joue sur les contraires (ici, "dedans / dehors". Difficile à illustrer sans la projection de la maison !)
En revanche, comme au moment de la conception de la structure nous n'avions pas du tout inclus ce vidéoprojecteur, le format de projection n'était pas adapté... Et oui, ça projette une image carrée, or, nous avions un rectangle ! Il a fallu faire un bon nombre d'essais et de réglages pour trouver la bonne distance permettant de remplir notre ouverture. Et la projection "débordait" en dessous, mais de façon invisible pour le public. C'est là que je vous montre l'envers du décor...
Il fallait aussi penser à inverser l'image que nous projetions pour qu'elle soit dans le bon sens pour le public ! Nous avons profité de cet espace sous la zone de projection pour nous écrire des pense-bête. Bon, ça m'a paru être une idée lumineuse sur le coup, mais, en fait, ce n'est pas si pratique que ça : quand on est installées, on a notre tête devant, et, du coup, on ne voit plus ce qui est projeté (et donc écrit)... ! Il fallait pencher la tête et se contorsionner pour lire ! Mais à force de répéter, on connaissait presque tout par coeur, donc ça a été le jour du spectacle !
L'autre avantage du vidéoprojecteur, c'est qu'il nous a permis d'utiliser le logiciel Powerpoint (il a fallu régler quelques problèmes de compatibilité de version ou autres là encore...). Toutes les images étaient donc à la suite, sur des diapos, mais on a aussi pu insérer de la musique qui se déclenchait soit au clic de la souris, soit automatiquement...
Et enfin, c'est la croccinelle qui nous a servi de transition entre chaque histoire. Pour ménager le suspens, nous avons raconté cette histoire en tout dernier. Mais les spectateurs ont vu la bestiole à plusieurs reprises : elle a d'abord traversé l'écran, s'est ensuite promenée sur notre tête (nous provoquant des démangeaisons), nous l'avons avalée et recrachée, fait disparaître à coup de baguette magique ou encore joué avec sous forme de jeu de memory (voir photo ci-dessous, avec, en bonus, la tête bouclée de ma Poulette !)... Ces transitions ont aussi été pour nous l'occasion de jouer avec du théâtre d'ombres "classique" en montrant nos silhouettes.
(Et toi, sauras-tu reconnaître laquelle des deux je suis ?) ;-)
Pour finir, il y avait dans ce spectacle des albums adaptés en ombres mais aussi d'autres en marionnettes (d'où le titre de l'affiche !). Je reprends juste deux photos de l'album Je vais te manger ! de Richard Waring aux éd. Milan (il y en avait d'autres, mais pour lesquels nous avons utilisé des marionnettes "toutes prêtes"). Un décor et des personnages tout en carton, reproduits selon les illustrations de l'album. Un drap vert sur une chaise pour illustrer la colline depuis laquelle le renard osbserve la poule qui, chaque jour, est plus grosse que la veille, en attendant le bon moment pour la dévorer. Un matin, enfin, il s'élance... Là encore, un album plein d'humour et très chouette à conter ou raconter.
Mon pavé est terminé ! Bravo à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout... Ce projet me tient beaucoup à coeur tous les ans, je n'ai pas réussi à le résumer ! Ma collègue et moi sommes déjà en train de réfléchir aux titres que nous allons adapter l'an prochain... ! Enfin, merci à Letizzia pour ces superbes photos sans lesquelles il n'y aurait pas eu d'article sur mon blog...